L’orientation vers l’enseignement supérieur est souvent vécue par beaucoup de familles comme un « parcours du combattant ». Cette réalité qui n’est pas récente, est néanmoins ressentie de plus en plus fortement. En effet, elle nécessite un fastidieux travail de recherche d’informations, de comparaisons dans un contexte d’incertitudes de plus en plus fort donc anxiogène.
Cela implique une préparation en amont afin de relever le défi posé par trois principaux obstacles.
Une culture d’entreprise insuffisante pour faire le bon choix…
Le premier obstacle d’ordre culturel, s’explique par le fossé qui s’est réduit mais qui existe toujours entre les attentes du monde professionnel et les certitudes du monde scolaire. Si les évaluations dans un certain nombre de disciplines peuvent constituer un indicateur au demeurant pertinent pour choisir l’orientation, il ne peut être le seul à être pris en compte au moment du choix. Et pourtant, il demeure bien trop souvent encore la seule référence. En effet, on a toujours peur de ce que l’on ne connait pas ! Cet adage bien connu s’applique pleinement lorsque l’on souhaite décrire le lien existant entre le monde enseignant et l’entreprise.
Ainsi, la filière professionnelle est encore perçue comme la filière d’orientation par défaut, la seule où ceux qui ne réussissent pas à l’école ont un avenir et celle proscrite pour les « bons élèves » même s’ils désirent faire ce choix. Cette image renvoyée du monde professionnel, peu flatteuse, ne facilite pas son exploration en amont.
Dès lors, comment ne pas comprendre ce vertige saisissant beaucoup d’élèves et de familles au moment d’effectuer un choix devant les amener pour l’essentiel d’entre eux vers l’entreprise. Il importe donc de mieux cerner les exigences de cet univers, parfois senti comme hostile et trop souvent méconnu par les futurs étudiants. La demande d’entretien d’informations et d’échanges auprès des professionnels est conseillée. A fortiori, lorsque le choix retenu est la voie de l’alternance…
Une culture de l’immédiateté devenant omniprésente…
D’autant que le choix d’orientation se fait sous pression alors que la sérénité devrait être de mise. Car il faut avancer vite dans la prise de décision, en tenant compte d’informations parfois incomplètes voire contradictoires, distillées par nombre d’acteurs. Les images marketées des métiers et des cursus y menant, apportent également leurs lots d’idées reçues.
Il est vrai qu’à l’heure du buzz et de l’éphémère, il devient compliqué d’admettre que la construction d’un projet professionnel prend du…temps. Et c’est en osant, en essayant, en expérimentant que l’on donne du sens à son projet et que l’on apprend à mieux se connaître. Valoriser l’échec est donc essentiel mais difficile à mettre en œuvre dans un environnement valorisant la performance et où la culture de l’immédiateté est omniprésente. Pourtant, perdre son temps permet très souvent d’en gagner ! Pour s’en convaincre, il suffit de prendre connaissance du taux d’échec à l’Université, des réorientations dans le Supérieur et du nombre de décrocheurs qui traduisent très souvent cette absence de recul.
Une accélération de la digitalisation des entreprises…
Un recul d’autant plus nécessaire qu’il est essentiel de dédramatiser le choix initial.
En effet, la digitalisation des métiers s’accélère et ne concerne plus simplement les métiers comme ceux du marketing digital mais touche progressivement toutes les fonctions de l’entreprise.
Cette révolution digitale qui a démarré, va transformer les métiers à tel point que l’on ne connait pas encore plus de la moitié de ceux qui existeront en 2030.
Au-delà d’une bonne culture générale, il va donc devenir essentiel pour les futurs salariés, d’intégrer les outils du digital, de s’adapter aux évolutions, d’adopter les bonnes postures en entreprise et de conserver leur employabilité. Une bonne maîtrise de l’expression écrite et orale est primordiale.